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« Ça germe, comme dans un potager », raconte Nathalie Duong, « j’ai un petit cahier à miel, avec des bouts de phrases, des idées… c’est de l’extraction; puis il y a une musique qui arrive, je la tire, je la mets sous mes doigts tous les jours, elle pousse puis il y a un moment où je me dis: tiens, il y a assez pour une chanson. » Artisane, cette chanteuse et comédienne l’est dans sa façon de travailler sans relâche, les mots, la musique, les rythmes…. « le talent artistique, c’est une truc avec le temps, ça a l’air de rien mais il faut continuer, arroser, bichonner et ça pousse à l’intérieur de la tête. »
Elle a signé à l’automne 2023 un EP « La marche des oiseaux ». Trois titres imaginés avec son groupe Nath Duong: la batterie toute en finesse de Sébastien Tytgat, aux guitares et aux arrangements – en alternance- Martial Bort et Benjamin Garson, deux « flèches ».
Grâce à son vaste bagage vocal, Nathalie est libre, libre dans sa façon de chanter, dans le choix de ses références, dans la couleur de sa musique et de ses mots. Sa voix, c’est son instrument depuis toujours, qu’elle parle dans les textes qu’elle défend ou les nombreux doublages ou productions radiophoniques auxquels elle participe, ou qu’elle chante, sur tous les tons, du baroque au rock en passant par le classique ou la comédie musicale.

Un très large répertoire
Fascinée par le spectacle vivant dès l’adolescence, Nathalie croise ( à 15 ans) à la Maison Pour Tous d’Elancourt où elle a grandi, le compositeur Nicolas Frize, qui lui fait découvrir sa voix lors d’une comédie musicale ouverte aux habitants. Dans le même temps, elle rencontre le metteur en scène Jacques Livchine, pionnier du théâtre de rue, qui lui fait déclamer du Rimbaud dans les supermarchés.Le poisson est bien ferré. Toute jeune, elle fonde ensuite deux groupes de rock, se casse la voix, la répare et se retrouve au Châtelet. Mais pas que…
Entre temps elle chante Prévert, Vian, Van Parys, Satie, la musique contemporaine et la baroque, et surtout elle n’arrête pas d’écrire. En 2013, après un petit creux professionnel — les temps sont durs pour les artistes — et un bilan de compétences salvateur, elle se remet à la basse pour le plaisir… L’effervescence de sa jeunesse ne l’ayant jamais quittée, elle entraine des complices dans se nouvelles aventures: la scène et deux premiers EP.
Nathalie Duong écrit, compose, chante et joue, de la basse et de la guitare. Ses texte, en français, sont simples, drôles, mystérieux. On y parle d’amour, de nature, de beauté et de bords de mer… Elle ne trace pas de frontières entres les genres musicaux, sa biographie polymorphe le prouve.

Dominique Boutel
(La marche des Oiseaux, à écouter sur toutes les plateformes de streaming (Bandcamp, Youtune, Deezer, Spotify)

La chispa – Les jours suivants
CD 5 titres

Cela fait un certain temps que Nathalie Duong fait des choses folles devant son micro, accompagnée de sa basse.
Ce dernier CD de la Chispa (ou Nathalie Duong’s band) Les jours suivants semble marquer un changement de direction.
Est-ce un virage, ou bien un pas de côté passager ?
C’est effectivement moins rock qu’avant, malgré parfois quelques relents cold wave du guitariste, Maxime Roman, pourtant souvent acoustique.
Il y a une tendance aux rythmes plus chaloupés, du brésilo-caraïbe, mais précisons-le : façon musique de chambre.
Et même si elle ne promet pas, comme dans ses précédents opus de « monter sur les toits », ni de « grimper aux rideaux », avec son air de Sainte Nitouche – à la chanson, elle compose de magnifiques paroles dans cet album de chansons d’amour.
Attention « ne jetez pas le requin avec l’eau du bain », la diablotine se cache dans ses détails.

Il y a quelque chose dans le son de la production du disque de très singulier.
La dénomination « façon musique de chambre » n’était pas irréfléchie. 
Pas de batteuse, mais une percussionniste, Anaïs Georgel, cela change beaucoup.
Non, il n’y a pas de nouveau « wall of sound » ou autre fou délire de compression, mais un rapport entre la voix et l’orchestre (guitare, percussions, basse, parfois violon ou clavier) très particulier.
Cela vient très certainement de son chant. Sa façon de placer sa voix avec les instruments permet au mixeur cet alliage.

Alors surtout, courez l’écouter dans les clubs où se produit La Chispa.
Et écoutez bien la basse. Sting aurait bien dû l’écouter plus souvent, et s’en inspirer.

J-Kristoff Camps – Nov 2021

douce musicalité au cours desquelles on traverse, à la faveur d’un tempo frénétique ou d’un petit air de bossa nova, des paysages arrangés avec poésie. Des échappées où l’on on se perd volontiers, guidé par la voix gracile de Nathalie Duong, qui se balance en équilibre sur des cordes élégantes pour mieux saisir l’orage des sentiments. Une belle découverte. »

Yohann Ruelle, journaliste musical

04 octobre 2005
Les mots de Florentine, de Christine Deroin

Les Mots de Florentine, adaptation du roman Mot à mot, de et par Christine Deroin
Mise en scène: Christine Deroin. Avec Nathalie Duong.
Au Théâtre Berthelot, Montreuil, jeudi 6, vendredi 7, samedi 8 octobre à 19h30

L’Avant-guerre, l’année 1953. La mère de Florentine morte à 26 ans alors qu’elle-même en avait 3, ses père, mari, sœurs et enfants disparus, son petit-fils. Les paysans qui travaillent trop. La ferme, la terre et sa boue, la mer, ce rêve. Les villes ? On y vit si mal. Ne pas vieillir, finir par être plus jeune qu’à 40 ans. Observer ses voisins. Le non-dit dans les familles. « Florentine, tu as des lèvres si douces ». Qui lui a dit ça ? Dire ou ne pas dire « je t’aime ». Laisser un biographe écrire son histoire ? « C’était une histoire simple ». Vous revisitez un univers familier à des générations de Français. La pléthorique Florentine est résiliente, la comédienne qui l’incarne est gourmande. Visage d’une mobilité déconcertante, voix qui entame, râpe, mord presque, puis éructe. Elle ôte ses vêtements ternes et, en ‘combinaison’, fait mine d’entrer dans sa baignoire, cet ustensile impensable avant. Elle se réchauffe un bouillon sur un réchaud, le boit, enfile un jean et glousse. Elle se sermonne aussi : « Florentine, tu deviens mauvaise » , crie presque : « Julien, mon petit-fils, je t’aime ». Minimum d’accessoires et mini-chorégraphie pour petite vieille trottinante. Le long de la savoureuse partition de Christine Deroin, Nathalie Duong est irrépressible, surprenante. Et drôle.

posted by Marie Ordinis @ 6:34 PM
« les 3 coups », blog